Le 16 juin dernier, la régionale MCC de Namur avait invité messieurs Philippe Defeyt et Richard Miller à venir répondre, dans le cadre d’une soirée organisée dans les locaux de la Maison libérale de Dinant, à la question suivante : « L’allocation universelle, une (fausse) bonne idée pour l’avenir ? ».
Monsieur Philippe Defeyt, convaincu depuis longtemps que les principes à la base d’une allocation universelle pourraient aider notre système de sécurité sociale et auteur de nombreuses contributions sur la question, avait émis à nombreuses reprises le souhait d’aborder cette thématique de l’allocation universelle avec un représentant du Mouvement Réformateur.
Outre le fait qu’ils appartiennent à deux formations politiques différentes, leur présence était intéressante à plus d’un titre, à savoir : leur formation académique respective d’autant que ce sont justement les philosophes et les économistes qui ont été les premiers à se pencher sur cette question ; leur implication en tant qu’acteurs actifs au sein des centres d’études de leur parti respectif ainsi que les liens privilégiés qu’ils entretiennent toujours avec le monde académique.
D’emblée, ils ont exprimé leur souhait que cette soirée ne se présente pas sous la forme d’un débat politique traditionnel mais bien sous la forme d’un café philosophique. Adopter pareille attitude a eu pour avantage que chacun a pu ainsi exprimer de manière la mieux argumentée possible son point de vue sur une question qui, outre sa portée philosophique, économique, sociale et politique, peut par certains aspects se révéler parfois trop technique.
En outre, ils ont mis en avant le fait que le système de l’Etat providence, issu des Trente Glorieuses, a montré, compte tenu de l’évolution socio-économique de ces dernières années, quelque peu ses limites.
De ce fait, il y a, selon eux, une obligation politique à apporter des réponses face à de nouveaux défis qui ont vu le jour surtout en matière sociale, ce qui implique que l’on pense à de nouveaux modèles voire à des modèles complémentaires.
Mais il reste que si l’on venait à adopter pareil système d’allocation universelle, un certain nombre de questions essentielles doivent obligatoirement trouver réponse, à savoir : quid du degré de faisabilité, quid du montant alloué, quid du mode de financement, quid des modalités d’application dans un pays comme la Belgique compte tenu de sa structure institutionnelle ?.
Nous tenons à remercier messieurs Philippe Defeyt et Richard Miller pour les arguments qu’ils ont chacun avancés, à l’appui d’un exposé clair et fort bien documenté, pour faire en sorte que cette soirée fut une réussite et que la question de l’adoption ou non d’un système d’allocation universelle est ouverte et sujette à une réflexion approfondie.